Communiqué des Assises de l’Aviation

Pour la première fois se sont ouvertes à Toulouse sur trois jours des Assises de l’Aviation organisées par le Collectif Pensons l’Aéronautique pour Demain (PAD) et l’association Notre Choix dans l’hôtel du département prêté gracieusement pour l’occasion; nous remercions l’institution qui a permis le débat sur des sujets aussi importants.

Venus de Paris, de Bordeaux, de Montpellier, de Chalons, de Marseille, de Toulouse, plus de 30 spécialistes se sont succédés : des économistes, des ingénieurs, des chercheurs, des syndicalistes, des élus, des salariés de l’aéronautique, des sociologues, des pilotes, des journalistes, un philosophe, un membre du GIEC, et le président de l’ACNUSA.

La soirée d’ouverture qui a accueilli des élus de la ville, du département et de la région, a rappelé que l’urgence climatique appelle à des actions et des changements systémiques immédiats, que l’aviation, comme d’autres secteurs, participe à ces dérèglements et qu’elle doit prendre ses responsabilités pour en limiter les effets. Quatre convictions se sont dégagées des débats qui se sont tenus samedi et dimanche.

Ajuster le trafic : les solutions technologiques (efficacité de l’avion et développement de l’avion dit vert) ne permettront pas une réduction des émissions de GES suffisamment rapidement. Cela passera donc par d’autres moyens : notamment la sobriété, en ajustant le niveau du trafic aérien, en repensant l’usage de l’avion, en régulant de fait le volume du trafic sans le réserver à une élite. Une action à court terme sur les effets non-CO2 doit aussi être envisagée.

La diversification de la Région Occitanie vouée à la mono industrie aéronautique, revient dans le débat local à la lumière des enjeux actuels de l’emploi et du climat. Des projets concrets, dans le ferroviaire et les énergies renouvelables notamment, ont été identifiés et donneront suite à des groupes de travail dédiés. La diversification est un défi majeur qui nécessite la mise en place d’un projet de société global au niveau du territoire, tel que décrit dans le rapport « Moins d’avions/Plus d’emplois » et qui doit être accompagnée par des mesures : rassemblement de tous, réorientation de l’enseignement supérieur et de la recherche, augmentation du participatif dans la démocratie.

Le constat est amer sur le volet emploi, où plus de 8800 emplois du secteur aéronautique (INSEE) auront été supprimés à la suite d’une succession d’annonces de PSE, dans notre région. Cependant Airbus a dégagé un résultat de plus de 2 milliards sur 6 mois. La crise a servi de prétexte pour imposer une transformation du travail : changement d’horaires, suppression des plages variables, remise en cause des RTT, etc. Les grands groupes ont profité de la crise pour peser encore plus sur la structure économique. Nous proposons notamment que des représentants de salariés participent dans les instances de direction avec un droit de véto et que ces conseils d’administration soient aussi composés de représentants de l’Etat pour les secteurs stratégiques et des usagers.

L’impératif sanitaire est indissociable de l’urgence climatique: les riverains d’aéroports, impactés par le bruit doivent bénéficier a minima du repos nocturne, par la fermeture des aéroports urbains la nuit, à Toulouse comme ailleurs ; les recommandations de l’OMS seront appliquées autour des aéroports ; la notion de capacité « environnementale » des plateformes liée également aux pollutions chimiques locales, le renoncement aux extensions d’aéroport , une harmonisation des règles sociales et fiscales par le haut ainsi que la meilleure répartition du trafic à l’intérieur des territoires feront l’objet eux aussi de groupes dédiés.

Les Assises se poursuivent tout au long de la semaine prochaine, en ligne d’abord et le week-end prochain à Paris les 25 et 26 septembre dans le 20e arrondissement, au Transformateur, sous la houlette de l’association « Notre Choix », pour continuer cette réflexion. Car le travail ne fait que commencer pour inciter les élus, les institutions, et la filière aéronautique à prendre les mesures de sobriété, de défense commune des salariés et des populations survolées, de diversification, de changement de réglementation, …

La main est tendue à toutes les parties prenantes, en particulier les industriels, dont nous avons déploré l’absence ces trois premiers jours (nous remercions ceux qui seront présents à Paris) et les pouvoirs publics.

A la semaine prochaine !

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