Après Airbus, ADP continue dans la fabrique du doute

L’Union française contre les nuisances des aéronefs, qui regroupe de nombreuses associations et de fédérations de lutte contre les nuisances aériennes, s’associe au collectif PAD et réagit à l’interview d’Augustin de Romanet mardi 16 mai à 8h30 sur la matinale de France info. Le PDG d’ADP répond crânement en déballant, notamment sur les sujets qui nous concernent, un discours convenu et visant essentiellement à tromper le grand public sur la réalité des enjeux.

Passons sur les SAF pour le climat (qui ne seront accessibles qu’en 2050 et au maximum à 63 % du mix), Roissy construit dans les champs donc peu d’habitants soumis aux fortes nuisances, (alors que le plan d’exposition au bruit comprend à lui seul des centaines de milliers de personnes ! 620 000 personnes pour être exact) LA solution étant de renforcer l’aide à l’insonorisation, la défense des vols de nuit de Fedex pour les emplois…

Mais deux affirmations suscitent surtout la colère des riverains et des populations survolées :

  • Concernant les VTOL, ou « taxis volants » extrait ici, le PDG de Roissy met en avant les évacuations sanitaires avant de concéder qu’il va vendre « quelques milliers de billets à des prix très raisonnables« . Nous savons que ces taxis volants auront une seule place passager réservée à quelques happy few et seront très bruyants. C’est pourquoi nous réaffirmons notre opposition à ce type de déplacement clivant qui illustre, une fois encore, l’idée des riches survolant les pauvres…
  • Concernant le bruit, extrait là, Monsieur de Romanet en fait un exposé en parfaite contradiction avec la réalité car le bruit a augmenté et non pas diminué ; nous sommes en mesure de fournir toutes les cartes stratégiques de bruit, fournies annuellement et qui montrent que dans tous les aéroports, aérodromes et hélistations de France, le bruit a augmenté de jour comme de nuit ; double peine pour Roissy pour lequel un indice particulier a été créé, l’IGMP (indicateur global mesuré pondéré ) instauré par l’arrêté ministériel du 28 janvier 2003, qui réglemente l’énergie sonore mais ne représente pas la gêne subie par les populations survolées. Cet indicateur permet aux acteurs du trafic aérien de profiter du renouvellement des flottes pour augmenter le nombre de mouvements : plus d’avions moins bruyants ne font pas forcément augmenter le bruit moyenné, mais gênent plus par des survols plus fréquents, surtout aux heures nocturnes. L’IGMP est un indicateur à bannir à Roissy comme ailleurs.

Monsieur de Romanet connait parfaitement la réalité mais son objectif est de fausser le débat public afin d’arracher des arbitrages politiques en faveur du lobby : retour du T4 ; pas de plafonnement ni de couvre-feu…

Nous serions heureux que Radio France, plutôt que de se faire l’écho du lobby aérien en invitant seulement l’industrie, assure de façon régulière des débats contradictoires avec vérification des sources.  

L’UFCNA et le Collectif PAD

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