Soutien total au contrôle aérien français
En ces temps de luttes sociales populaires, largement soutenues et suivies, nous ne pouvions pas laisser passer une nouvelle attaque de Ryanair contre notre système politique et social. Cette offensive aurait pu être un canular si elle avait été publiée le 1er avril, mais non, c’est juste du cynisme de premier degré.
Ryanair a lancé une pétition à l’adresse des passagers de l’Union européenne afin de « maintenir le ciel de l’UE ouvert pendant les grèves du contrôle aérien français » comme le relaye le magazine Air Journal.
Commençons par les erreurs et contre-vérités dans cette pétition :
- Il n’y a pas de protection des vols intérieurs (la preuve, les 20 à 30% d’abattement réguliers demandés à Orly et parfois en province), sauf des vols de continuité territoriale (Corse et OM). La règle européenne veut que les survols soient garantis à 50%, en pratique on constate que c’est bien au-delà.
- Faire contrôler un espace en France par un contrôleur étranger, c’est farfelu et contraire au règlement sur les licences.
- Tout préavis de grève implique de fait la possibilité pour l’administration de convoquer une réunion de conciliation avec le syndicat qui le dépose.
Il n’est pas nouveau que cette compagnie recherche les garanties les plus basses pour ses salariés. Toutes les failles du système social européen et mondial sont utilisées par Ryanair pour vous faire travailler dans les pires conditions possibles. Oui, si vous pouvez vous asseoir dans un Paris-Barcelone pour 19€ c’est parce que des salariés sont maltraités et précarisés comme jamais ! Petit à petit et sous couvert de la pandémie qui a désorganisé le secteur, l’aérien s’est encore plus dérégulé, prenant exemple sur les pires aspects du transport maritime. Saluons au passage le courage et la force des salariés des ports français qui montrent encore aujourd’hui leur détermination et leur justesse dans la lutte pour nos retraites. Saluons aussi l’entrée récente des salariés de l’aéronautique dans la longue mobilisation que nous sommes en train de construire ensemble. Nous félicitons également nos collègues de l’ASECNA qui ont connu récemment une répression autoritaire de leur mouvement social, jugé illégal par leur directeur général en personne, alors qu’ils cherchaient simplement à retrouver des conditions de travail dignes d’un service de sécurité aérienne suite à une désorganisation totale post-pandémique. Mais c’était loin du vieux continent et cette action n’a malheureusement pas fait les grands titres des magazines spécialisés.
Chers passagers, chères passagères, votre vol va être retardé, voire reporté, mais peu importe, l’enjeu est trop grand pour se soucier d’une demi-heure ou d’une journée de retard. L’Europe nous protège déjà très bien avec des mécanismes de compensation avantageux et des nuits d’hôtels en cas de retards importants. Qui n’a pas vécu une telle situation ? Qui en est mort ? Personne.
Nous ne faisons pas grève de gaité de cœur. La grève est nécessaire lorsque les concertations en amont ont échoué, lorsqu’une réforme n’est ni légitime ni juste. Personne n’est jamais résigné face à l’injustice. Que Ryanair se tienne prête, nous lutterons toujours pour les droits des salariés.
Chers passagers, chères passagères, boycottez Ryanair !
Et Soutenez les caisses de grève !
Solidaire dans la lutte, Le collectif PAD
Collectif PAD 