Bruit, climat et aviation : un trio inconciliable ?

La Dépêche du 31 octobre traite du bruit des avions et du dialogue de sourd qui en résulterait. Evidemment, l’heure n’est pas à s’amuser des jeux de mots douteux entre le bruit et les sourds. Le sujet est sérieux et sensible, car le Préfet répond lui-même à l’article précédent.

La ville rose

Bien entendu, il s’agit de la capitale européenne de l’aviation, et il est difficile d’en dire du mal… Mais, le sujet est devenu sulfureux car dans bien des villes le bruit des avions, l’extension des aéroports ou la croissance de l’aviation d’affaire mobilisent de plus en plus de personnes pour s’y opposer. Ces luttes peuvent se résumer de la sorte : notre santé, notre sommeil et notre avenir valent plus que votre croissance et les profits qui vont avec. Dans la capitale de l’aéronautique, le Préfet ne peut se permettre d’ouvrir la moindre brèche laissant penser qu’il admet que l’avion et l’aéroport génèrent des nuisances, pour les riverains d’abord, puis pour tout le monde.

Monsieur le Préfet occulte un épisode récent qui a permis à beaucoup de toulousains de porter sur l’avion un autre regard. L’avion est à la fois celui qui a contribué à propager en quelques jours la pandémie aux quatre coins du monde et qui a apporté le calme à de nombreux riverains ainsi qu’une nouvelle vision du ciel pour la plupart d’entre nous. La fierté des toulousains pour l’avion est rattrapée par les désagréments que provoque celui-ci : bruit, pollutions et contribution au réchauffement mondial.

Quelle alternative au bruit permanent des avions ?

La technologie peut être et la réduction du bruit… à terme. Mais en attendant ? Cette fable n’est pas sans rappeler celle des compagnies aériennes qui visent la décarbonation de l’avion… à terme ! Mais en attendant ? En attendant l’avion continuera de faire du bruit et de polluer, même si Mr le Préfet précise que les plus bruyants restent sur le tarmac la nuit… quid des autres ? quid des violations régulières et planifiées des couvre-feux ? Quid du climat ?

C’est donc la lutte entre ceux qui croient au progrès salvateur et ceux qui souffrent de la course à la croissance. Car oui le progrès est tout relatif : si depuis 50 ans les avions sont plus silencieux à l’unité, les gains technologiques ne compensent pas la multiplication du trafic par 13 pendant la même période. Et il en est de même pour les émissions globales du secteur aérien qui continuent d’augmenter, inlassablement et malgré les avancées technologiques.

Et si le progrès c’était la régulation du trafic pour respecter à la fois le climat et la santé des riverains ? Pour préserver la santé d’aujourd’hui et celle de demain ?

Car il y a une alternative : se résoudre à anticiper les prévisions de l’ADEME à savoir une baisse du trafic due à l’augmentation des prix des billets.

Retour à l’âge de pierre ? Non, simple réalisme.

Le collectif PAD
pensonsaerodemain@gmail.com

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